Textes déontologiques ou texte de loi : Traduction de l'interview du Professeur Rosen

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Au sujet des travaux de Nicole Delepine - 2002
Traduction de l'interview du Professeur Rosen

Traduction de l'interview du Professeur Rosen



"Je connais les Delepine depuis de nombreuses années et nous collaborons depuis de nombreuses années. C'est pour cela que j'accepte de donner cette interview ici le 07.09.2002 à Florence où je suis pour congrès.
Je peux vous dire qu'ils ont réalisé de nombreuses contributions sur les traitements des ostéosarcomes et des sarcomes d'Ewing et que leurs résultats ont été tout à fait semblables à ceux que nous avons observé au Centre Anti-cancéreux Sloan Kettering et dans de nombreux autres centres anti-cancéreux des Etats Unis.

De plus, ils ont réalisé un contribution très importante à la littérature, en particulier par l'étude sur le taux sérique du Methotrexate et sur l'importance de la dose du Methotrexate et de l'intensité de dose du Methotrexate administrée aux enfants atteints d'ostéosarcomes ostéogéniques.
En faisant cette analyse, j'ai été très heureux car ils ont pu démontré les mêmes choses que nous avions trouvé aux Etats-Unis lorsque j'ai travaillé au Sloan Kettering Cancer Center et qui a été confirmé ultérieurement par le Pr Winkler et son groupe Allemand, de même que par Bacci et Picci au Centre Rizzoli de Bologne.

Je pense qu'il s'agit de points très importants et une très importante contribution à la compréhension du traitement. Au début du traitement des ostéosarcomes de nombreuses personnes, dont celles de la Mayo Clinic, ne pensaient pas que le Methotrexate pouvait être efficace dans l'ostéosarcome et la raison pour laquelle ils le disaient c'est qu'ils donnaient de trop faibles doses et qu'ils n'utilisaient pas une intensité suffisante.

Les Delepine ont démontré de manière définitive que le problème était l'intensité de dose et cela a été les mêmes conclusions que nous avons tirées (mais que nous n'avons pas publiées car elles étaient les mêmes). Les allemands et puis les italiens ont publié ce travail qui confirme celui des Delepine".



Pr Rosen, pouvez-vous nous dire si les comparaisons entre les travaux des Delepine et les vôtres au Sloan Kettering Cancer Center vous paraît risible ?

"Je ne tiens pas à comparer seulement le travail que j'ai fait au Sloan Kettering Cancer Center mais aussi à d'autres de mes travaux et en particulier ceux que j'ai réalisé à l'UCLA.
Le travail des Delepine est tout à fait comparable au nôtre. Vous comprenez, un babouin peut parfaitement suivre un protocole donné de chimiothérapie mais il faut un médecin d'excellence pour suivre les malades au travers des accidents toxiques de manière à ce que ces malades survivent et tolèrent la chimiothérapie.
Les Delepine sont des médecins qui sont très proches de leurs malades et dans le cas de ces patients qui sont essentiellement des enfants, vous devez être très près des parents de manière à ce que lorsque le malade est malade ou qu'il a un accident toxique, vous l'emmenez vers le traitement au travers de ces accidents.
Les Delepine travaillent de cette manière, je travaille de cette manière et c'est pour cela que nos résultats sont aussi bons. D'autres personnes utilisent des doses plus inférieures de chimiothérapie mais ils ont de mauvais résultats car ils suivent moins bien leurs malades, lorsqu'ils sont en congrès et qu'ils donnent des leçons aux autres médecins alors que ce sont seulement des résidents et des internes qui suivent leurs malades dans leur institut.
C'est par cette surveillance que nous pouvons donner une haute dose au bon moment lorsqu'il faut et avec un bon choix comme les Delepine et comme moi, nous sommes toujours en charge de nos malades à tous moments.
Vous voyez, je suis ici à Florence et j'ai un contact téléphonique chaque jour avec mon équipe et mon infirmière et également mes assistants pour mes malades. Les Delepine font la même chose et il n'y a aucun doute que c'est pour cela qu'ils ont les mêmes bons résultats et que les malades tolèrent les très fortes doses de chimiothérapie qu'ils donnent."



Monsieur Rosen, est-ce que vous pensez que mettre un enfant dans un essai multicentrique pour un ostéosarcome est une bonne chose où est-ce que cela risque de diminuer ses chances de survie ?

"A chaque fois que vous faites un essai multicentrique, vous dessinez votre protocole pour ce que nous appelons le plus petit dénominateur commun. En d'autres termes, l'essai est fait pour pouvoir être réalisé par les groupes de médecins qui sont les maillons les plus faibles de la chaîne. Ainsi, une dose de 12 g/m² de Methotrexate ou plus est tolérable quand c'est moi ou les Delepine qui la donnent mais d'autres ne pourront pas l'administrer sans complication car il faut pour cela suivre de très près les malades. Lorsque vous voyez qu'un ou deux patients par an, vous ne pouvez pas faire aussi bien.
De cette manière, les protocoles multicentriques sont faits pour pouvoir être réalisés par ces gens moins expérimentés et les doses sont diminuées pour pouvoir être faites partout. Cela explique que nos résultats que nous obtenons dans des instituts uniques sont de loin meilleurs à ceux des essais multicentriques. De toute manière, lorsque vous faites souvent une chose vous la faites très bien, lorsque vous en faites un, deux ou trois par an, vous faites une faute que les autres personnes ont déjà faite avant."



Pr Rosen, pensez-vous qu'il y ait des indications aujourd'hui pour faire un essai multicentrique sur l'ostéosarcome opérable ?

"Les essais multicentriques sont importants, mais le plus important des maladies est le cancer du sein où il y a plusieurs milliers de cas en Europe ou des cancers du côlon, mais pour l'ostéosarcome vous en voyez si peu chaque année que les essais multicentriques ne peuvent pas être très utiles, vous pouvez faire des conclusions fausses. Cela fait maintenant 32 ans que je fais de la cancérologie médicale sur les ostéosarcomes et les Ewing la plupart du temps et je n'ai jamais vu 2 malades qui sont exactement pareil. Donc il n'est pas vrai scientifiquement qu'en randomisant aussi peu de centaines de patients qu'on puisse en faire quelque chose. Bien sûr, s'il pouvait y avoir plusieurs milliers de malades semblables, la randomisation pourrait dire qu'elle a de meilleurs traitements.
Mais quand vous randomisé les malades, cela veut dire que vous faites un essai sur l'homme et dans le pays d'où je viens l'expérimentation humaine est illégale à moins que le malade sache qu'il fait partie d'une expérimentation humaine et qu'il a signé un consentement éclairé. Au cas où il n'est pas d'accord pour signer ce consentement, il doit pouvoir bénéficier du meilleur traitement connu pour la maladie. Cela fait partie des lois aux Etats-Unis. Si, en France, tous les enfants doivent être traités de manière expérimentale, cela devrait être considéré comme très non éthique.
Si l'on faisait cela aux animaux en France, les défenseurs des animaux seraient en train d'assiéger les députés et le président. Mais peut-être qu'en France les français s'occupent beaucoup plus des animaux que de leurs enfants.
De plus en plus, dans un essai multicentrique, comme on fait aux Etats-Unis sur les adultes atteints de sarcomes des parties molles, et qu'on leur a donné 60 mg d'ADR, ils ont conclu que cette chimiothérapie ne marchait pas dans les sarcomes des parties molles mais cela n'est pas une conclusion suffisante, la conclusion aurait dût être : la chimiothérapie ne marche pas à cette dose. Ainsi, cela démontre que le choix des essais multicentriques est très important.
La question que vous posez doit être la bonne.
Au début des années 70, le groupe de la SIOP de la France a fait un essai avec le reste de l'Europe sur l'ostéosarcome, et l'essai utilisait la radiothérapie et la SIOP avait un tout petit peu de meilleurs résultats avec la radiothérapie que sans la radiothérapie mais dans les groupes de la France, il s'agissait de petits groupes et les résultats étaient très mauvais.
Maintenant, nous savons parfaitement que la radiothérapie sur les poumons était non efficace et donc cela était parfaitement inutile et les enfants en ont souffert."



Pr Rosen, pouvez-vous nous donner des commentaires sur le fait que la SIOP ait refusé de prendre comme membre les Delepine ?

"Les résultats des Delepinesur l'ostéosarcome avaient été publié et on savait très bien qu'ils étaient meilleurs que ceux de la SIOP à cette époque quoi que les résultats de la SIOP actuellement sont bons. La raison pour laquelle ces résultats sont bons est que lors d'une des réunions de la SIOP, je crois, en 1983, le Dr Kalifa avait prétendu que mes résultats étaient faux.
A la suite de cette intervention, je l'avais invitée à venir voir aux Etats-Unis comment nous faisions et c'est là qu'elle a appris à traiter le service et c'est la raison de son succès à la SIOP. Peut-être que maintenant les Delepine faisant la même chose il y a quelques jalousies personnelles. Il n'y avait absolument aucune raison objective que Madame Nicole Delepine ne soit pas un membre de la SIOP et un membre important de la SIOP."



Pr Rosen, est-ce que vous croyez qu'il serait possible de guérir 90% des Ewings de l'enfant ?

"Chez l'enfant, il est possible de traiter mais tout dépend du siège et de la taille des tumeurs. Je pense qu'il est difficile espérer d'obtenir 96% de survie des ewings du rachis et du bassin mais si dans votre service vous avez un grand nombre de localisations périphériques, je pense que cela est possible."

Pour conclure, Pr Rosen, je voudrais vous demander s'il est honnête de dire et de mettre sur internet où les parents peuvent le lire, que les essais multicentriques sur l'ostéosarcome peuvent diminuer les chances de guérison des enfants ?

"Je pense qu'il est particulièrement honnête de dire, et tout le monde le sait, que les essais multicentriques ont un taux de succès inférieurs à ceux vus dans les centres spécialisés et tout le monde le sait. Les Delepine, par exemple, qui sont spécialisés, ont de meilleurs résultats et moi-même j'ai de meilleurs résultats que dans les essais multicentriques. Cela est une vérité admise et qu'il est, pour cette raison, éthique de la mettre sur internet.
Nous savons tous que les essais multicentriques ont un taux de guérison plus faible que celui des centres très spécialisés. Comme exemple, mes résultats et ceux des Delepine sont bien meilleurs des centres multicentriques. C'est donc une assertion parfaitement vraie. Par ailleurs, il arrive parfois qu'il faille violer le protocole pour ne pas nuire aux malades.
En effet, parfois la tolérance est trop mauvaise et il faut arrêter toute chimiothérapie en attendant qu'il récupère de la toxicité et on risque de voir la tumeur grossir pendant cette période. Nous savons tous qu'aucune tumeur n'est la même et aucun malade n'est le même. C'est pour cela qu'il faut absolument une flexibilité du protocole et notre capacité à changer de traitement lorsque cela est nécessaire fait la différence. C'est pourquoi nous pensons que le fait de pouvoir changer de protocole et nos capacités à le faire nous permet, comme dans le groupe des Delepine, d'améliorer les résultats. Lorsqu'on peut aller aussi loin que l'internet va, et l'internet est le type même de langage libre et il y a toujours une censure lorsqu'on gêne l'expression sur internet."



Dernière question posée au Pr Rosen : Est-ce que vous pensez que le Docteur Nicole Delepine pourrait manipuler les patients ou les médecins autour d'elle ?

"Je suis allé à Paris et j'ai vu comment le Docteur Nicole Delepine traite ses patients et j'ai vu comment elle se comportait avec les malades et avec les parents des malades. Il faut bien comprendre que lorsqu'un enfant est atteint d'un cancer cela crée un traumatisme majeur dans sa famille. D'ailleurs le taux de divorce chez les parents dont les enfants étaient atteints d'un cancer est considérable. Il faut une énergie considérable pour donner aux parents de l'espoir et répondre à toutes les questions qui se posent lors de problèmes aigus.
Le Docteur Nicole Delepine est très bonne avec ces parents. Elle sait comment il faut les prendre, elle sait comment les rassurer et leur expliquer comment on fait le traitement.
Nous savons tous qu'il est très important d'avoir de bonnes relations avec les parents pour obtenir de meilleurs traitements et nous savons que l'expérience Delepine est considérable dans ces relations et qu'ils prennent le temps, ils ont la compassion nécessaire pour les prendre correctement en charge.
Dans beaucoup d'endroits beaucoup plus importants que le service des Delepine, il y a un nombre important de Docteurs mais aussi de résidents ou d'étudiants et peu de gens prennent le temps de parler aux patients en leur expliquant en détail et de voir l'empathie avec ces familles. Par ailleurs, donner une information aux malades et aux parents des malades est un point très important pour le traitement. Si un membre de la famille ne comprend pas l'importance de dire, lorsque le malade a de la fièvre ou lorsque les blancs sont bas, pour le ramener immédiatement à l'hôpital, le résultat peut être désastreux.
Pour cela, éduquer les familles pour être sûr qu'ils comprennent bien les enjeux du traitement est quelque chose de tout à fait essentiel dans le traitement."





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