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Hauts-de-Seine Matin - 2013
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Mobilisation pour sauver le service des enfants cancéreux
JÉRÔME BERNATAS



Mobilisation pour sauver le service des enfants cancéreux


Garches. L'unité d'oncologie pédiatrique de l'hôpital Poincaré risque de ne pas survivre au départ en retraite de son chef, prévu en juillet 2014.



"Marisol Touraine semble dure de la feuille, alors nous allons venir faire du bruit devant sa porte." Bernard Frau le porte-parole d'Ametist (Aide aux Malades En Traitement Individualisé en Spécialité Tumorale), exprime la détermination des familles ayant un enfant traité en cancérologie à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches.

Ametist et deux autres associations (Regarde la vie et SOS Lenny) organisent cet après midi une manifestation en face du ministère de la santé (Paris VIIe). Un rassemblement pour crier leur désespoir depuis qu'ils ont appris la fermeture du service d'oncologie pédiatrique dirigé par le docteur Nicole Delépine. "Le directeur du groupe hospitalier nous à fait part, le 22 octobre, de sa volonté de boucler l'unité au départ en retraite du docteur Delépine en juillet 2014 et de transférer le personnel à Ambroise-Paré", s'insurge Bernard Frau.




Garches, le 8 novembre. Le personnel de l'unité d'oncologie pédiatrique pourrait être transféré à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne après le départ en retraite, en juillet 2014, du docteur Delépine (à droite). Ci-dessus,à ses côtés (de gauche à droite), le docteur Salwa Alkhallaf, le docteur Hélène Cornille, Valérie Aigle et Isabelle Aunos, mères de jeunes patients. (LP/J.B.)


Une nouvelle non confirmée par la direction du pôle hospitalier Pa- ris Ile-de-France Ouest (qui regrou- pe Ambroise-Paré, Raymond-Poin- caré, l'hôpital maritime de Berck et Sainte-Périne) qui n'a pas répondu à nos sollicitations. L'arrivée d'un médecin en 2011 pour seconder le docteur Delépine avait pourtant rassuré. Deux ans plus tard celui-ci n'exerce plus, bien que figurant dans les effectifs. " On est grignotés en moyens médicaux, infirmiers et même en locaux", peste Nicole De- lépine. Cette forte personnalité aécrit le mois dernier au président de la République pour qu'il s'inté- resse à la question. Quand le doc- teur Delépine parle de traiter un malade dans sa globalité, la plupart des hôpitaux privilégient des ac- tions ciblées sur les cellules tumo- rales. " Une médecine robotisée", dénonce-t-elle.

Sa conception de la médecine et ses résultats ont emporté l'adhé- sion de nombreux parents. " Si nous n'étions pas venus à Garches, Quentin, âgé de 21 ans, ne serait plus là", rappelle Valérie Aigle. A Brest (Finistère), on lui a expliqué qu'on ne pouvait plus rien pour son fils au terme d'une chimiothérapie très lourde. Quelques années plus tard, Quentin vit toujours après une nouvelle chimio à Garches.

" Son état se stabilise malgré un cancer très agressif, précise Valérie. Surtout, il a encore du plaisir à vi- vre." Elle s'en rend compte sou- vent. " Il aime écouter les matchs de foot, car il ne voit plus, poursuit- elle. Il est content de rentrer à la maison et de retrouver ses copains. Je ne sais pas s'il guérira, mais on continue !"

Dans une chambre non loin de celle de Quentin, James, 19 ans, lut- te contre un cancer des os. " Je viens tous les quinze jours, expli- que le jeune Bordelais. Je m'en- tends bien avec les médecins. Ils comprennent la personne. Ils ne voient pas que le traitement." Une écoute appréciée également par Isabelle Aunos, sa maman. " Le personnel épaule autant les enfants que les parents", insiste-t-elle.

Elle espère que la mobilisation d'aujourd'hui, qui verra les mani- festants remettre à Marisol Tourai- ne une pétition visée par 18 000 si- gnatures, incitera les politiques à prendre leurs responsabilités. " Si on met fin à l'activité de ce service, on retire des chances de survie à des enfants, prévient Bernard Frau. Nous aimerions qu'ait lieu un vrai débat de fond. En France, le patient perd de plus en plus sa dignité pour devenir un objet."

JÉRÔME BERNATAS



"Nous sommes en état d'asphyxie aiguë"



TROIS QUESTIONS À Nicole Delépine, chef du service d'oncologie pédiatrique de Garches

Chef du service d'oncologie pédiatrique à l'hôpital Raymond-Poincaré à Garches depuis 2006, Nicole Delépine entretient depuis une vingtaine d'années des relations
difficiles avec la direction de l'AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). La praticienne, aujourd'hui âgée de 67 ans, n'a jamais dévié de son combat en faveur d'une
"médecine humaine".

Pourquoi manifester cet après-midi devant le ministère de la Santé ?

NICOLE DELÉPINE : Parce que nous sommes en état d'asphyxie aiguë. Il faut que l'AP-HP nous redonne des moyens. Nous devons pouvoir utiliser des postes laissés vacants. Comme nous n'avons pas d'universitaire, nous n'avons ni interne ni externe. A partir de 2011, nous avons enregistré des recrutements plus importants
d'enfants. Nous ne pouvons pas tous les prendre. Il s'agit d'une unité qui vit ou revit après une période plus difficile en 2008-2010. Elle répond à une vraie demande d'une offre de soins individualisés. Pourtant, les gens ne savent pas qu'on existe.

Que trouvent les patients à Garches ?

Un contexte humain dans lequel les familles obtiennent des réponses. Nous proposons aux enfants atteints de cancer un schéma thérapeutique éprouvé et non pas des traitements standards, comme il en existe aujourd'hui dans la plupart des établissements hospitaliers. En fait, il s'agit surtout d'essais thérapeutiques. Nous traitons des enfants et des jeunes adultes jusqu'à 22-23 ans.

Pensez-vous que le service d'oncologie pédiatrique survivra à votre prochain départ en retraite ?

Je vais prendre ma retraite hospitalière en juillet 2014. Nous devons gagner ce combat. Nous allons le gagner ! Je tiens à rappeler que le Code de la santé publique donne au patient
le choix de son médecin. La décision d'installer de façon pérenne l'unité oncologique pédiatrique à Garches a été prise en 2004 par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de
la Santé. Ce service doit continuer à exister, en l'associant, pourquoi pas, à un autre, soignant des adultes.
Pour me succéder, j'ai trouvé des médecins disponibles et qui ont envie de travailler avec nous. L'un d'entre eux a tout à fait la carrure pour devenir chef. Et je peux l'encadrer
pendant quelques années...

Propos recueillis par J.B.





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